Ecrit le 29 juin 2015 – Par Anthony Berthout (Twitter : @anthonyberthout)
 
Vendredi 26 juin, l’équipe de France féminine affrontait l’Allemagne, championne d’Europe en titre, en quart de finale de la Coupe du Monde, Canada 2015. Une place dans le dernier carré de la compétition était donc en jeu.
 

Les larmes de Claire Lavogez après avoir manqué son tir au but.

Que de regrets … encore et toujours !
 
Inutile de vous refaire le film du match car tout le monde le connait. Les Bleues ont très nettement dominé son adversaire et se sont procurées des occasions qui, selon moi, sont immanquables à ce stade de la compétition. Dès la première minute de jeu, Louisa Necib a la possibilité d’ouvrir le score mais son tir échoue au pied du poteau droit allemand. L’occasion qui me fait encore enrager se déroule à 3 minutes de la fin de la prolongation. Gaetane Thiney reçoit une véritable offrande de la part de Jessica Houara d’Hommeaux. Gaetane Thiney n’est pas hors-jeu et elle le sait. La défense est prise à revers, la joueuse de Juvisy est seule devant le but mais son tir est écrasé et surtout, il n’est pas cadré. La suite, vous la connaissez, Claire Lavogez voit son tir repoussé par Nadine Angerer qui envoie son équipe en demi finale de la Coupe du Monde.
 
Peut-on parler de faute professionnelle ?
 
Bien que la défaite soit difficile à avaler car les françaises ont dominé son sujet, il ne faut pas avoir peur de dire que certaines joueuses françaises ont commis des fautes professionnelles. Je vais très sévère mais je n’ai pas senti ni Marie-Laure Delie ni Eugénie Le Sommer dans le match. A ce stade de la compétition, tu as plutôt intérêt à entrer rapidement dans ton match si tu veux être décisif, surtout quand tu es attaquant. Par ailleurs, aucune de ces deux joueuses ne s’est procuré une occasion nette et franche. La joueuse qui pour moi a trahi son équipe est Gaetane Thiney. Elle est entrée en jeu au début de la prolongation donc elle est censée être plus concentrée et plus fraiche physiquement que ces coéquipières. Pourtant, elle manque l’immanquable. Je me demande encore comment elle a fait pour manquer cette occasion. Même si elle se croit en position de hors-jeu, la moindre des choses est de cadrer son tir surtout que l’arbitre n’a rien sifflé. Si elle était hors-jeu, ce qui n’était pas le cas sur son occasion, son but aurait refusé et c’est tout alors que là, non seulement elle n’était pas hors-jeu mais en plus elle met le ballon à un mètre du poteau. Ce n’est pas acceptable à ce niveau de la compétition. Quand tu joues un quart de finale de Coupe du Monde et que tu as l’ambition d’aller chercher le titre, tu joues tous les coups à fond même si, durant une demi-seconde, tu penses que tu es hors-jeu. Si l’arbitre ne siffle pas, joue ! A titre personnel, je me demande si Gaetane Thiney, qui reste une grande joueuse malgré cet immanquable, est dans le bon club pour connaitre des grands matchs. Je ne veux pas faire offense à Juvisy mais la domination du Championnat de France féminin semble être promise à Lyon ou à Paris. Juvisy se contentera sans doute de la troisième ou de la quatrième place, à chaque saison donc pas de qualification en Ligue des Champions. Si je peux donner un conseil à Gaetane Thiney, si elle veut être performante en équipe de Franche, elle devra changer de club. Elle a encore le temps devant elle pour s’offrir une carrière riche en émotions.
 
A la fin du match, Wendie Renard a dit que la France méritait largement de se qualifier. Malheureusement, le football n’est pas un sport où on gagne par la domination. Il faut marquer des buts quand on en a l’opportunité. Les Bleues se sont procurées de nombreuses opportunités sans pour autant les mettre au fond des filets.
 
Je ne vais pas accabler Claire Lavogez car elle n’a rien à se reprocher. Son pénalty est plutôt bien tiré. La gardienne fait surtout un bel arrêt. Elle ne doit pas s’en vouloir de manquer un pénalty. Cela arrive à tout le monde.
 
Et maintenant ?
 
Philippe Bergeroo devra faire face à la grande déception que peuvent ressentir les joueuses, même si cette fois-ci, elles ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. La longue trêve estivale va faire du bien à tout le monde et à la rentrée, tout le monde devra être sur le pas de course pour, cette fois-ci, ramener quelque chose des Jeux Olympiques. Malgré l’élimination en quart de finale, les Bleues sont qualifiées pour le tournoi olympique. Il s’agira de bien préparer la compétition, sans oublier les qualifications au prochain Euro qui aura lieu en 2017 aux Pays-Bas.
 
Il va être temps de ramener quelque chose au football féminin car, depuis 2012, les Bleues déçoivent. Fini la parlotte et les promesses, les supporters attendent des titres maintenant ! Cette équipe a tous les ingrédients pour bien faire, aux joueuses de montrer leurs capacités sur le terrain !